“Bonsoir le Théâtre du Nord, est-ce que vous êtes chaaauuud ????” Depuis les coulisses, une voix harangue le public, jouant avec l’insoutenable attente de l’entrée en scène de la star, assoiffant le public de sa présence jusqu’au délire.  

On la connaît comédienne dans les spectacles de Yuval Rozman (Ahouvi, The jewish Hour, Tunnel Boring Machine), mais Stéphanie Aflalo  est aussi autrice-compositrice-interprète-metteuse-en-scène-pianiste… Prête à tout pour combler celles et ceux qui sont venu·es la voir, elle rejoue avec les spectateur·ices à tous les jeux auxquels jouent chaque soir, chaque star, et chaque public, dans chaque Zénith. Un jeu qui pousse les foules dans une régression psycho-affective que l’artiste souhaite questionner avec humour et philosophie.

La voici donc en bête-de-scène-totale dans une variation à la fois critique et ludique sur le concert pop en tant que rituel social et codifié. LIVE nous offre la possibilité d’entrevoir l’humain, les doutes et les faiblesses anti-spectaculaires d’une interprète livrée dans l’arène de la culture de masse.

Autour du spectacle

► LEVER DE RIDEAU

jeudi 21 décembre | 18h15 | Théâtre du Nord - Lille

Par Juliette Dalbavie, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lille
 
Petite socio-histoire de nos oreilles ou comment dépasser la relation binaire star/fans
Comment sommes nous devenu.e.s aussi proches des chanteurs et chanteuses de variétés ? Comment en est-on arrivé à parler de « relation star/fans » ? Cette relation binaire, souvent placée au cœur des captations des concerts et des reportages télévisés, permet-elle de tout expliquer ?

Pour mieux comprendre cette relation intime que nous entretenons aujourd’hui avec certain.e.s chanteurs/chanteuses, Juliette Dalbavie, nous proposera - à travers le choix de quelques mots-clefs (microphone, scène, studio, chanson, enchantements…) - de retracer brièvement les étapes saillantes de la socio-histoire de nos oreilles et de nos attachements. Il s’agira de redonner de la visibilité et de l’épaisseur aux intermédiaires médiatiques et technologiques par lesquels nous passons pour goûter les chansons depuis son industrialisation de masse et qui, progressivement, nous ont mis en contact de manière intime avec les stars.