accueil > Extrait de Phaidra de Yannis Ritsos
« J’ai songé parfois à revêtir les habits d’un esclave ou d’un écuyer pour l’escorter à la chasse Te connaître dans ton espace - ta façon de courir de tirer tuer. Je voudrais te connaître dans cette application totale à une action qui échappe à la discipline pour mener à l’extase. Je t’imagine alors comme un danseur qui bondit et s’immobilise un instant dans son vol, retardant sa chute, abolissant la loi de la pesanteur. »
« Cette maison est remplie de ton ombre La maison est un corps - je le touche, il me touche, se colle à moi, la nuit surtout. Les flammes des lampes me lèchent les cuisses, les flancs, leur lave me brûle, me rafraîchit, me désigne. La maison est un corps et c’est ton corps en même temps que le mien. »
« Ton corps je le sais comme un poème appris par cœur que j’oublie sans cesse - la chose au monde la plus inconnue la plus changeante la plus inconcevable, c’est le corps humain - qui pourrait l’apprendre ? »