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Extrait de la pièce

Les Mille et Une Nuits
Avant-goût

LA REINE. - Comment l’histoire se termine ?

 

SHÂHRIYÂR. - Mal.

 

LA REINE. - Elle meurt ?

 

SHÂHRIYÂR. – Oui

 

LA REINE. - Il la tue ?

 

SHÂHRIYÂR. - Elle le tue, retourne l’arme contre elle, meurt. Il l’embrasse et commence à partir.

 

LA REINE. - Ne pars pas.

 

SHÂHRIYÂR. - Je n’ai pas le choix.

 

LA REINE. - Tu pourrais envoyer des gens à ta place.

 

SHÂHRIYÂR. – J’ai l’habitude de faire les choses par moi-même.

 

LA REINE. - Ne pars pas.

 

SHÂHRIYÂR. - On en a déjà parlé.

 

LA REINE. - Toi tu pars et moi je reste.

 

SHÂHRIYÂR. - Tu veux venir avec moi ?… Tu pourrais venir avec moi.

 

LA REINE. - Je n’aime pas voyager. Je veux rester avec toi.

 

SHÂHRIYÂR. - Alors viens avec moi.

 

LA REINE. - Reste.

 

Poème sur la séparation des amants.

Ils s’embrassent.

On sonne.

 

SHÂHRIYÂR. - Tu attends quelqu’un ?

 

LA REINE. - Non, personne. C’est peut-être le chauffeur qui s’impatiente.

 

SHÂHRIYÂR. – « Le chauffeur… qui s’impatiente » ? Tu attends quelqu’un ?

 

LA REINE. - Non. Personne.

 

SHÂHRIYÂR. - Qui est là ? Qui est là ?

 

MASSOUD. Derrière la porte - Seigneur, Seigneur, vous êtes encore là ?

 

Il ouvre la porte.

 

SHÂHRIYÂR. - Pourquoi vous sonnez à la porte ? Vous n’avez plus vos clés ? Ton trivial, il rit. Entre Massoud habillé en femme, il est habillé comme la reine en tenue de boxe, un sac d’entrainement à la main.

 

MASSOUD. - Je pensais que vous étiez parti ?

 

SHÂHRIYÂR. - Vous êtes contente de me dire au revoir on dirait.

 

MASSOUD. - Oui bien sûr (elle rit) mais je ne m’attendais pas à tomber sur vous.

 

LA REINE. - Oui Monsieur part à l’heure prévue.

 

MASSOUD. - Je pensais que c’était plus tôt.

 

LA REINE. - Non tout est comme prévu.

 

SHÂHRIYÂR. - Vous avez changé de jour ?

 

LA REINE. - Oui, je n’avais pas envie de me retrouver seule après ton départ, je l’ai fait venir pour me tenir compagnie.

 

SHÂHRIYÂR. - Tu vois, on ne les voit plus tes larmes. Elle est là et il n’y a plus rien, plus de chagrin. Embrasse-moi. Vousprenez soin d’elle ? Pour la consoler ? Et pour faire d’elle une championne. Adieu ma chérie. Au revoir. Je te laisse entre de bonnes mains.

 

Il sort.

 

LA REINE. - Mais qu’est-ce qui t’a pris de venir si tôt ? Je t’avais dit de venir en toute fin d’après-midi (MASSOUD. - J’avais compris en début…) pas avant. Et pourquoi est-ce que tu frappes à la porte alors que tu as les clés ?

 

MASSOUD. - Je voulais t’inquiéter : le mari s’en va, soupçonne sa femme d’avoir un amant, veut entrer chez lui, mais la porte est fermée de l’intérieur, impossible d’ouvrir. Il frappe, ça ne répond pas, il frappe encore, il s’impatiente. Il comprend ce qui est en train de se passer. Il défonce la porte et surprend sa femme avec son amant, il sort son sabre et les tue l’un après l’autre.

 

LA REINE. - Tu as trop d’imagination. Viens là Massoud ! ô Massoud