Portraits d'intérieurs
Jean-Louis Schoellkopf
Après la présentation de l’exposition Retratistas do Morro au printemps 2024, la collaboration entre le Théâtre du Nord et l’Institut pour la photographie se poursuit pendant la saison 2024-2025 avec deux nouvelles expositions.
La première, Portraits d’intérieurs, est consacrée au travail de Jean-Louis Schoellkopf, dont l’Institut conserve les archives photographiques.
Visites flash tous les vendredis à 12h30 (gratuit)
Jean-Louis Schoellkopf avait à coeur de réunir les portraits des gens ordinaires rencontrés au cours de ses séries documentaires sur l’occupation des villes et le monde ouvrier. Cet album de famille de plus de trois cents tirages épinglés au mur manifeste la permanence de son regard photographique. Il témoigne l’attachement du photographe à constater l’impact de l’évolution de l’urbanisme sur nos modes de vie.
Extraits de dix-huit projets personnels ou de commande, menés entre 1989 et 2008 en France et à l’étranger, ces portraits montrent le revers de l’architecture selon un protocole de prise de vue simple et rigoureux : frontal, l’appareil sur trépied éloigné le plus possible saisit en lumière naturelle le volume de la pièce choisie par les habitants. Debout, assis, dans le canapé, à table, unis, distants, ces derniers posent intimidés ou fiers dans l’intimité de leur intérieur.
Sept ensembles isolés attestent des styles de vie différents au sein de types d’habitations, de classes sociales et d’identités culturelles similaires. Outre la série à l’origine de cette méthode typologique, des focus révèlent l’aménagement de logements standardisés et la récurrence d’un élément structurel ou mobilier significatif. Puis, avec la volonté d’accentuer cette variété de modes de vie, une grande fresque mélange les autres corpus sans les identifier. Par leurs distinctions et leurs ressemblances, un rapport dialectique se crée entre les images.
A travers les détails du quotidien, les objets décoratifs et les attitudes, il est aussi question d’identité, d’appartenance à un lieu, à une culture, d’être ensemble et de mémoire d’un temps parfois révolu. Tel un anthropologue, Jean-Louis Schoellkopf enregistre ainsi les manières d’investir l’espace, nous rendant attentifs aux histoires personnelles et singulières évoquées derrière des configurations communes.
Commissariat : Jean-Louis Schoellkopf et Carole Sandrin, Conservatrice des fonds photographiques à l’Institut pour la photographie, assistés de Rose Durr et Margot Carette