accueil > Mohamed El Khatib
Auteur et metteur en scène, il s’astreint à confronter le théâtre à d’autres médiums (cinéma, installations, journaux) et à observer le produit de ces frictions.
Après des études de Lettres (Khâgne), un passage à Sciences Po, puis au CADAC (Centre d’Art dramatique de Mexico) et une thèse de sociologie sur « la critique dans la presse française » (Dir. Nicolas Pélissier), il cofonde à Orléans en 2008 le collectif Zirlib autour d’un postulat simple : l’esthétique n’est pas dépourvue de sens politique.
Zirlib est le fruit d’une rencontre entre auteurs, acteurs, chercheurs, danseurs, vidéastes et musiciens de formations et d’horizons divers. Ce collectif envisage la création contemporaine comme une expérience, un geste sensible/social dont la dimension esthétique la plus exigeante doit se confronter au quotidien le plus banal.
Le point de départ est toujours une rencontre. Rencontre avec une femme de ménage, un éleveur de moutons, un électeur du Front national, un marin. À partir de ces rencontres, se mettent en place des protocoles de recherche qui aboutissent à des formes dont chacun peut s'emparer immédiatement.
Depuis 2010, Mohamed El Khatib est accompagné par L’L, lieu de recherche et d’accompagnement pour la création contemporaine (Bruxelles) et le Tandem Arras-Douai – Scène nationale.
Il est artiste-associé au Théâtre de la Ville à Paris et au Centre dramatique nationale de Tours et artiste en résidence au REP Théâtre de Birmingham (GB). Il est également membre du comité de rédaction de Parages, la revue du Théâtre National de Strasbourg et participe régulièrement à la revue littéraire If dirigée par Hubert Colas. Ses pièces sont jouées en France et à l'étranger.
En 2010 il créé À l'abri de rien à la Scène nationale de Sète.
En 2012 il créé Sheep - pièce pour 7 danseurs et un mouton au Grand T à Nantes.
En 2014 il créé au festival actOral Finir en beauté et Moi, Corinne Dadat - pièce pour une femme de ménage et une danseuse.
En 2016 il est lauréat du Grand Prix de littérature dramatique pour son texte Finir en beauté.
En 2017, il crée C'est la vie, dont le texte est primé par l'Académie française: une pièce avec deux comédiens qui ont perdu un enfant, qui entremêle la part de jeu et la part de réalité. La même année, il fait monter sur scène 58 supporters du Racing Club de Lens pour Stadium implantant l'univers du stade dans le théâtre, ou convie le cinéaste Alain Cavalier dans Conversation.
Mohamed El Khatib poursuit sa recherche sur la famille et l'héritage avec son film Renault 12, un road-movie initiatique entre Orléans et Tanger, puis avec La Dispute, réunissant des enfants de huit ans qui témoignent de la séparation de leurs parents. Il écrit en 2019 L'Acteur fragile, un monologue pour Eric Elmosnino, témoignant à sa manière du paradoxe de l'acteur. Sa dernière pièce, Boule à neige, en 2020, avec l'historien Patrick Boucheron, s'interroge, à travers l'origine et la trajectoire de la boule à neige, sur les rapports entre le kitsch, l'histoire de l'art et la mise sous cloche du monde.
Son œuvre et son travail consistent à mêler sur scène des acteurs et des personnes non professionnelles dans un grand degré d’authenticité, pouvant se lier au travail d'artistes comme le groupe Berlin, Milo Rau, Jérôme Bel ou Michel Schweizer. Ses pièces naissent de rencontres et d'échanges, confrontant le quotidien le plus banal à une esthétique exigeante. En 2021 il écrit Mes parents alors en création au Festival TNB à Rennes.